Au vu des résultats des 20 dernières éditions que
peut-on en conclure ?
Intéressons
nous particulièrement aux 4 épreuves considérées
comme préparatoires (les fameuses 4 "B") et voyons tout
d'abord celles qui ont fourni le plus de gagnant le dernier dimanche de
janvier :
Course |
gagnants
|
Prix
de Bourgogne |
6
|
Prix
de Belgique |
4
|
Prix
de Bretagne |
4
|
Prix
du Bourbonnais |
2
|
Il
y a quelques années, le prix de Bourgogne étant considéré
comme maudit. Son vainqueur n'avait jamais remporté le prix d'Amérique.
Or récemment c'est l'épreuve qui a donné le plus
de vainqueurs devant le prix de Belgique, souvent considérée
comme la répétition générale avant le jour
J. Ceci est finalement logique, les meilleurs affrontant leurs adversaires
à départ égal dans la 1° épreuve, contrairement
aux autres courses préparatoires, dans lesquelles les ténors
ne se "sortent donc pas les tripes". Le prix du Bourbonnais,
en revanche, n'a donné que deux vainqueurs.
Au delà des
victoires, voyons maintenant les places obtenues dans les préparatoires
par les 20 derniers vainqueurs de la grande épreuve :
Course |
Participations
|
place
obtenue
|
Prix
de Bretagne |
4
|
1°
(rendant 25m) - 1° - 1° (+25m) - 9° (+25m)
|
Prix
du Bourbonnais |
8
|
1°
(+25m) - 8° (+25m) - 2° (+25m) - 6° (+25m) - 4°
(+25m) - D (+25m) - 1° (+25m) - 5° (+25m)
|
Prix
de Bourgogne |
7
|
1°
- 1° - 3° - 1° - 1° - 1° - 1°
|
Prix
de Belgique |
13
|
1°
(+25m) - 1° (+25m) - 2° - 0 (+25m) - 1° (+25m) - 1°
- 5° (+25m) - 10 (+25m) - 8° (+25) - 6° - 3° (+25m)
- 4° (+25m) - 2° (+25m)
|
On
peut constater plusieurs choses :
- le vainqueur du prix d'Amérique dispute presque toujours le prix
de Belgique. C'est normal, à 2 semaines du grand jour, les prétendants
au titre effectuent les derniers réglages sur le même parcours.
- En revanche le vainqueur du jour J ne remporte pas très souvent
la dernière des préparatoires. Cela s'explique par le fait
qu'il doit rendre la plupart du temps 25 mètres et vu la difficulté
de la tâche, il n'a pas interêt à se "sortir les
tripes" et se contente d'un bon décrassage, figurant assez
bien. Ceci est d'autant plus vrai depuis la réfection de la piste
de Vincennes.
- Le cheval ayant participé au prix de Bourgogne ( 1 fois sur 3)
l'a presque toujours remporté. Rien de surprenant à cela,
cette épreuve, disputée sur 2175m ou 2100 m autostart, ne
comporte pas de recul. Le meilleur du moment peut s'exprimer totalement
et fait souvent un vrai parcours sans avoir à surmonter une tâche
impossible.
- Le prix du Bourbonnais représente un cas similaire au prix de
Belgique, les meilleurs y rendant 25 m. Elle est moins souvent disputée
par le vainqueur de janvier étant placée plus tôt
dans le programme. Il est aussi à noter que cette épreuve
est fermée aux trotteurs étrangers, tout comme le prix de
Bretagne.
- Le prix de Bretagne, placé en tout début de meeting, est
rarement disputé par le champion du prix d'Amérique mais,
lorsque c'est le cas, ce dernier l'a emporté presque à chaque
fois. Il faut dire qu'avec un recul à 594 000 €, tous ses
adversaires de qualité partent au même poteau que lui.
Etudions maintenant
les chevaux ayant fini dans les 6° dans les épreuves préparatoires
et leur résultat ultérieur dans le prix d'Amérique
:
Place
obtenue dans les préparatoires |
Poteau
de départ |
Participations
au prix d'Amérique |
Place
obtenue |
Vict
|
2°,3°
|
4°,5°,6°
|
+
|
BRETAGNE |
|
|
|
|
|
|
1° |
1°
poteau |
8
|
1
|
2
|
1
|
4
|
|
2°
poteau |
5
|
3
|
2
|
|
|
2°,3° |
1°
poteau |
19
|
|
1
|
6
|
12
|
|
2°
poteau |
5
|
|
2
|
2
|
1
|
4°,6° |
1°
poteau |
18
|
|
1
|
1
|
16
|
|
2°
poteau |
11
|
1
|
4
|
1
|
5
|
BOURBONNAIS |
|
|
|
|
|
|
1° |
1°
poteau |
12
|
|
2
|
5
|
5
|
|
2°
poteau |
5
|
2
|
2
|
|
1
|
2°,3° |
1°
poteau |
16
|
|
2
|
4
|
10
|
|
2°
poteau |
4
|
1
|
2
|
|
1
|
4°,6° |
1°
poteau |
24
|
|
2
|
2
|
20
|
|
2°
poteau |
13
|
3
|
3
|
3
|
4
|
BOURGOGNE |
|
|
|
|
|
|
1° |
|
17
|
6
|
5
|
1
|
5
|
2°,3° |
|
32
|
1
|
10
|
7
|
14
|
4°,6° |
|
37
|
|
5
|
4
|
28
|
BELGIQUE |
|
|
|
|
|
|
1° |
1°
poteau |
12
|
1
|
3
|
2
|
6
|
|
2°
poteau |
7
|
3
|
3
|
|
1
|
2°,3° |
1°
poteau |
23
|
1
|
4
|
9
|
9
|
|
2°
poteau |
10
|
2
|
3
|
2
|
2
|
4°,6° |
1°
poteau |
29
|
1
|
1
|
5
|
22
|
|
2°
poteau |
11
|
2
|
4
|
2
|
3
|
Ceci
nous permet de définir le portrait robot du vainqueur du prix d'Amérique
:
- il a gagné une préparatoire en partant aux 25m ou a gagné
le prix de Bourgogne : 34 concurrents dans ce cas, 14 victoires le dernier
dimanche de janvier
- il a terminé entre 4 et 6° dans les prix de Belgique ou du
Bourbonnais en rendant 25 m : 24 participations, 5 victoires.
Bien sûr
ce portrait n'est pas une règle absolue, Verdict Gédé,
vainqueur en 1992, n'a pas disputé une seule épreuve préparatoire,
pas plus que Varenne, ayant effectué sa préparation en Italie,
à l'image d'Abano As. Queen L, elle, a gagné le prix de
Belgique mais elle partait au 1° poteau. Ourasi ou Ténor de
Baune ont gagné ce prix de Belgique en rendant 25 m. Mais c'étaient
des phénomènes et cela se passait sur l'ancienne piste;
une autre époque....
Quant à Jag de Bellouet en 2005 et 2006, il a préparé
la course en partie en courant sous la selle, remportant notamment le
prix de Cornulier !
Quelque soit son résultat le futur vainqueur du prix d'Amérique
ne doit pas avoir trop puiser dans ses réserves. Il peut avoir
gagné, s'il est au dessus du lot, ou s'être classé
plus loin sinon. Dans tous les cas il doit avoir fait bonne impression,
finissant bien en général
Quel est
le profil d'un placé de prix d'Amérique ?
- On le
trouve souvent parmi les chevaux ayant terminé parmi les 3°
des épreuves préparatoires, en rendant 25m pour celles comportant
un recul : 103 participations, 35chevaux 2° ou 3° à l'arrivée.
Qui
trouve-t-on ensuite (4°, 5° ou 6°) ?
Le profil des chevaux se classant ensuite est plus varié. On
peut toutefois mettre en avant les placés du prix de Belgique (2°
ou 3°) partant au 1° poteau : 9 sur 23
Ceux
qui ont peu de chances :
Les chevaux ayant terminé entre la 4° et la 6° place dans
les préparatoires en partant au 1° poteau, lorsqu'il y a un
recul (toutes sauf le "Bourgogne") : 5 sur 71 ont terminé
parmi les 3 1° de la grande épreuve.
Dans
l'ensemble on peut dire que ces statistiques sont sans surprise et que
les épreuve préparatoires jouent bien leur rôle. L'important
pour bien préparer le prix d'Amérique est d'affiner sa condition
mais de ne pas brûler toutes ses cartouches avant le jour J.
Appliquons
ces considérations à l'édition 2007à venir,
après les épreuves préparatoires :
Pour la victoire :
Késaco Phédo : 1° du prix de Bourgogne et excellent
finisseur dans le prix de Belgique en rendant 25 mètres, n'ayant
fait que la ligne droite. Après bien des soucis, le cheval semble
avoir retrouvé son niveau de 2004 qui lui avait permis de remporter
la grande épreuve en battant le record de la course.
Pour les places :
Laura d'Amour, Kool du Caux : placés dans le prix de Bourgogne
derrière l'intouchable Késaco Phédo, la première
nommée laissant une belle impression pas sa fin de course Le second
se montre en forme ascendante après une longue interruption en
cours d'année.
Lady d'Auvrecy pourrait être rangée dans
cette catégorie, ayant toujours fait belle impression dans les
préparatoires en rendant la distance. Elle aurait pu se classer
5° ou 6° à plusieurs reprises si elle avait eu le passage.
Pour compléter la combinaison du Quinté
:
Ladakh iel, Java Darche : ont obtenus les accessits dans le prix
de Belgique. Le premier, régulier dans toutes les préparatoires,
n'a pas paru forcer outre mesure ce jour là. Il peut même
espérer monter sur le podium le jour "J" (n'oublions
pas qu'il sera drivé par ce diable de Jos Verbeeck, jamais meilleur
que lorsque l'enjeu est important). La jument n'est autre que la 3°
de la dernière édition et peut de nouveau "ramasser
les morts" à la fin.
Ceux qui n'ont que peu de chances :
Notre Haufor, Super Light, Lhassa, Nijinsky Blue, My Love Lady, Lass
Drop, Keed Tivoli : ayant terminé seulement entre la 4°
et la 6° place dans les préparatoires en s'élançant
au 1° poteau, ils n'ont que peu d'espoirs de revanche. Certains seront
d'ailleurs absent le jour "J". Le cas de Super Light est toutefois
à considérer à part, ce petit cheval courageux ayant
déjà montré qu'il pouvait bien figurer.
Reste
le cas de Jag de Bellouet. Le champion des Gallier a fait sa réapparition,
dans le prix de Cornulier, de façon somme toute encourageante.
L'emmener au "top" pour le jour "J" semblait un pari
un peu fou mais avec ce diable de cheval tout est possibleet nul doute
que c'est un tout autre cheval que nous verrons de 28 janvier. Rappelons-nous
de Jiosco en 1982 qui avait fait directement sa rentrée dans le
prix d'Amérique après une absence de 5 mois. Le pensionnaire
de Jean-René Gougeon n'avait été battu que sur le
poteau par Hymour !
D'autres
concurrents n'entrant pas dans ces profils types ne manqueront pas d'ambitions.
Maintenant, alea jacta est, la vérité n'apparaîtra
que le dernier dimanche de janvier, à l'issue des 2700 m impitoyables
d'une course que nous espérons sans incident.
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